Mr. de Villepin s'explique, et les jeunes ne comprennent toujours pas
Le président de l'UNEF, Bruno Julliard, a déclaré dimanche avoir "un sentiment de déception mêlé à de la colère" après l'intervention du premier ministre Dominique de Villepin sur TF1 consacrée au CPE. "Le premier ministre n'a pas entendu la jeunesse et a fait un long discours avec les arguments mensongers que nous entendons depuis le début", a affirmé le responsable étudiant.
Des arguments mensongers écrits noir sur blanc dans les textes votés sont-ils réellement mensongers? D'ailleurs, Mr. de Villepin n'a pas donné d'argument, car il ne défendait pas le CPE. C'est que "la loi qui a été votée s'appliquera". Il s'est contenté d'expliquer le CPE, ainsi que d'énoncer les garanties principales et les projets en cours. Ces derniers font suite aux protestations des jeunes. Cette intervention sur TF1 permettait, comme il l'a précisé, de "sortir de la confusion, des malentendus, des amalgames", mais pas plus.
Oui, on écoute les jeunes, pour améliorer ce contrat qui n'a d'autre ambition que de réduire le taux élevé du chômage des jeunes. Il a déclaré: "cette loi sera mise en oeuvre mais je souhaite compléter les garanties qui sont apportées par des nouvelles garanties qui doivent être négociées avec les partenaires sociaux".
Le premier ministre a aussi déclaré d'une interrogation qui ne laisse aucun choix de réponse: "Est-ce que je peux comme chef du gouvernement ne pas prendre en compte cette situation de précarité des jeunes qui n'a fait que s'accroître depuis 20 ans? Est-ce que nous pouvons rester sans rien faire et quelles sont les propositions alternatives qui sont sur la table?"
Ce dimanche 12 mars, sur TF1, le premier ministre Mr. de villepin n'a pas défendu le CPE, il a éclairci les points litigieux, et a rendu son discours accessible à tous, à tous ceux qui voulaient l'entendre. En effet, l'un de ses maître mot lors de son explication était: "pragmatique".
Le premier ministre a clairement dit qu'il ne retirerait pas le CPE avant qu'il soit testé. Il a clairement repris les points importants -car mals compris- du CPE, les illustrant clairement d'exemples. Bref, le premier ministre n'était pas là pour défendre son "bout de gras", mais pour expliquer, simplement et entièrement l'enjeu et les finalités du CPE, ainsi que les différents articles le constituant.
Le CPE n'est pas un contrat unique pour les moins de 26 ans. En effet, les CDD restent valables, et les entreprises choisiront le type de contrat qui conviennent à leur situation. Le CPE est un contrat d'essai, initialement prévu pour une durée de deux ans, mais pouvant être modifié en CDD quand l'employeur est certain des capacités de son employé. Le CPE est un contrat, comme tout contrat, qui est nécessairement soumis (car nous sommes en France, pays démocratique) au code du travail.
Par ailleurs, il a tenu à préciser quelles étaient les garanties qui seraient prochainement crées. Il a d'abord avancé que "les bénéficiaires du CPE pourront avoir la possibilité d'être accompagnés par un référent pendant ces deux ans, une période pendant laquelle l'employeur peut mettre fin au contrat sans devoir à se justifier."
Il a en outre suggéré un "complément de rémunération" s'ajoutant à l'allocation chômage, "pour une période par exemple de trois mois" pour permettre aux jeunes "d'avoir une formation complémentaire".
M. Villepin a finalement proposé une "évaluation régulière" du CPE. "Trouvons des rendez-vous tous les six mois, évaluons ce contrat avec les partenaires sociaux".
Il a aussi fait part d'une garantie en cas de licenciement, annoncant le versement d'un "complément de rémunération qui s'ajouterait à l'allocation chômage pour une période, par exemple de trois mois, et qui permettrait au jeune d'avoir une formation complémentaire (...) de façon à retrouver rapidement un emploi".
Le premier ministre a également souligné l'honnêteté des chefs d'entreprise, et la rareté des profiteurs. Car former un employé coûte cher, demande du temps. Aucune raison donc de se séparer d'un employé qui travaille bien.
L'hôte de Matignon a aussi préciser que ce contrat est destiné aux jeunes en difficulté, particulièrement aux jeunes des banlieues qui, même si l'on n'en parle plus, ont toujours les mêmes problèmes. C'est dans ce cadre que Dominique de Villepin a implicitement dénoncé la fougue des jeunes manifestants -qui d'ailleurs ne manifestent que dans les grandes villes-, qui ne connaissent certainement pas l'opinion de ces "banlieusards" en difficulté.
Le premier ministre a aussi insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'un "enjeu personnel", mais de "l'intérêt national", réaffirmant lui-même son "attachement profond" au modèle social français: "Personne ne peut dire qu'au Premier ministre social a succédé un Premier ministre ultralibéral".
"Comment peut-on envisager que la France garde sa place, son modèle social, si nous ne sommes pas capables de prévoir les adaptations nécessaires?" Mr de Villepin.
Maxime Plaisantin
4 Comments:
de Pascale,
commentaires pertinents, très bonne synthèse écrite "à chaud". Continue comme cela Maxime.
By Anonyme, at 11:20
Alors, il y a beaucoup à dire à propos du CPE que tu as peut être oublié de dire. Par exemple, tu dis environ au milieu de ton article que la France est un pays démocratique ce qui est tout à fait exact, nous vivons surement ds LE pays qui représente de la meilleure façon qui soit la démocratie, cependant dans un payx démocratique les projets de loi sont soumis au vote de l'Assemblée Nationale. Or ce ne fut pas le cas du CPE puisque le premier ministre a utilisé l'artcile 49.3 de la Constitution afin de "donner vie" au CPE. Reflet de la démocratie? Je ne pense pas. De plus, le CPE est selon M. de Villepin un contrat visant à "réduire le chômage des jeunes" cependant comment pourrait-on réduire ce taux de chomage en constante augmentation avec un contrat rendant la situation des jeunes encore plus précaire qu'elle ne l'était déjà? Les partisans du CPE,faisant donc parti de la droite française, diront que ce contrat ne créera pas de chomage ms créera des emplois ce qui reste discutable. De plus, ce contrat de deux ans renouvelable ne permettra en aucun cas à un jeune de pouvoir souscrire un emprunt pour une voiture par exemple, ou alors d'envisager d'emménager dans un appartement puisque le CPE n'apporte aucune garantie à la banque ou au propriétaire du logement en question. Autrement dit un jeune ne pourra donc compter que sur le soutien financier de ses parents pour pouvoir vivre et ce malgré le fait qu'il ait un emploi. Ceci est la précarité, car tous les jeunes de France n'ont pas la chance de pouvoir compter sur "papa et maman" pour pouvoir payer leurs factures. On me répondra que si le jeune veut être indépendant il n'a donner le meilleur de lui meme au travail. Ms meme s'il se donne "a fond" si je peux me permettre l'expression, il n'aura aucune crédibilité face à un banquier. De plus tu dis également dans ton article que seuls les étudiants des grandes villes manifestent, ms où se trouvent les universités? Dans les grandes villes il me semble. Et qui dit grande ville dit banlieue car toutes les grandes villes françaises sont entourées de banlieues dans lesquelles vivent des étudiants qui eux aussi ont leur mot à dire car il ne s'agit pas que des étudiants des grandes écoles qui manifestents [bien que je sois sceptique à ce sujet, en effet en sortant d'une grande école on est quasi-assuré de faire parti de l'élite sociale française donc ces étudiants ne sont pas concernés par cette réforme]. Si tu en doutes, tu n'as qu'à regarder les différents reportages concernant les manifestations contre le CPE. Ensuite, tu dis que pr un patron former un jeune équivaut à dépenser de l'argent or une formation ne dure pas 24 mois et loin de là. En effet elle dure au maximum 2 mois ce qui reste très "légé" par rapport à la durée totale du CPE, qui il ne faut pas l'oublier dure jusqu'à 26 ans. Et tous les patrons ne sont pas inintéressés comme le dit le premier ministre, s'ils l'étaient tous, pourquoi voit-on des usines fermées leurs portes en France pour les rouvrir en Europe de l'Est ou en Asie? Et il est bien connu de tous que licencier est plus rentable pour un patron que de garder un employé. Parce qu'est-ce qui empêche un patron de licencier un jeune pour en embaucher un autre? Rien, voila la réponse à la précarité des jeunes, la possiblité de se faire renvoyer du jour au lendemain et ce sans motif. Je pense en tant que simple étudiant que je suis, que Monsieur le premier ministre devrait reconnaitre son erreur... Et ce n'est pas tout, le premier ministre se dit à l'écoute des manifestants, dans ce cas pourquoi ne fait-il rien face à l'ampleur des manifestations qui ont eu lieu à travers le pays? Est-il vraiment à notre écoute? Je ne le pense pas. Il se dit également à l'écoute des parents qui s'inquiètent pour l'avenir de leurs enfants, or c'est grâce à nos parents que nous pourrons ou que nous pouvons suivre des études supérieures. C'est nos parents qui payent nos livres, nos factures, notre loyer.. Or tous les parents n'ont pas les moyens de subvenir aux besoins de leurs enfants surtout quand ceux-ci sont salariés. KiTo
By Anonyme, at 20:08
Bon, sur le premier point où tu dis que de Villepin n'a pas respecté l'opinion des autres en appliquant le 49-3, je suis d'accord. Mais quand je parlais de démocratie, il s'agissait d'un droit, d'une assurance, que l'on a auprès de la justice.
Et cela contredira un point que tu avance. Car les employeurs ne peuvent pas jouer au "yoyo" avec leurs salariés, les renvoyer et en réengager d'autres comme bon leur semble. En effet, comme je l'ai préciser, il existe un code du travail, et chaque employé peut "traîner" son patron aux prudhommes. Un employeur a des règles à respecter. Alors même si sur le contrat première embauche il est signifié que le patron peut licencier "sans motif", le patron n'a pas tous les droits qu'il veut. Il ne pourra licencier son salarié qu'avec de bonnes raisons, car vous l'aurez compris, il sera soumis aux accusations de la justice, en cas de licenciement abusif.
Ensuite, tu remet sur le tapis la question des difficultés pour avoir un logement ou une voiture.Et tu as bien raison. Non pas que ce soit réellement des difficultés, mais parce que je n'en ai pas parlé. Ces difficultés font nécessairement partie des garanties prises par le premier ministre. Une garantie dont on ne peut effectivement que tenir compte. Mr de Villepin à préciser lors de son intervention sur TF1 qu'il avait déjà pris des engagements avec quelques partenaires sociaux, et que la majorité des autres engagements seront très vite négociés, notamment par Jean-Louis Borlo. Prendre un appartement ou acheter une voiture quand on a un CPE ne sera, avec ces garanties, pas plus difficile que pour un jeune ayant un CDD ou un CDI.
Je viens de relire un article de mon blog, où il y a des réponses à certaines questions. Il y a entre autres la question 10: "Avec le CPE, on n'a pas accès aux crédits bancaires". Voilà donc la réponse à ta question:
"La Fédération française des banques s’engage à traiter le Contrat Première Embauche - et le Contrat Nouvelle Embauche - comme le CDI pour accorder un prêt à la consommation ou au logement."
Quand tu dis " tous les jeunes de France n'ont pas la chance de pouvoir compter sur "papa et maman"", je suis entièrement d'accord. Mais comme il ne sera pas plus difficile d'avoir un appartement ou une voiture avec un CPE qu'avec un CDD ou un CDI, tous les jeunes sont à la même enseigne. Ta remarque concerne donc tous les jeunes employés.
Ensuite, tu avances "qu'une formation ne dure pas 24 mois et loin de là. En effet elle dure au maximum 2 mois". Or, à cette affirmation je ne peux me soustraire. J'aimerais, en tout bien tout honneur, que tu m'indique tes sources. :) Je connais un patron qui a récemment formé une secrétaire. Et de source sûr, je peux t'annoncer que sa formation a duré six mois.
Tu redis ensuite que "rien n'empêche un patron de licencier un jeune pour en embaucher un autre". Je vais donc te répéter que si. Le patron a un devoir devant la loi. Il est soumis à son respect. Il y a dans le code du travail toutes les lois qui le réglementent, ainsi que tous les interdits concernant le mauvais traitement social, et les discriminations, donc le licenciement abusif.
Pour toute information qui ne te paraît pas assez claire, qui ne t'as pas convaincu, alors riposte! Et je te répondrais encore.
Au service de mes lecteurs.
Maxime Plaisantin,
for D-DayNews
By D-DayNews, at 22:31
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By D-DayNews, at 22:34
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