"La perpétuité ne sert à rien"
Dix détenus de la centrale de Clairvaux ont fait connaître leur mécontentement. Pour eux, il est anormal de passer sa vie en prison. C'est pourquoi ils réclament le rétablissement de la peine de mort, mais seulement dans certains cas, argumentent-ils: "nous, les emmurés vivants à perpétuité du centre pénitentiaire le plus sécuritaire de France (...), nous en appelons au rétablissement effectif de la peine de mort pour nous".
Ils ont criés à l'infamie: "Assez d'hypocrisie ! Dès lors qu'on nous voue en réalité à une perpétuité réelle, sans aucune perspective effective de libération à l'issue de notre peine de sûreté, nous préférons encore en finir une bonne fois pour toutes que de nous voir crever à petit feu".
Sur ce point, il serait absurde de nier que ces prisonniers à perpétuité, sont victimes d'être maltraités, au regard des valeurs humaines. Notre conditions est déjà misérable. Ainsi, enfermer des gens toute une vie, même s'ils ont baffoué eux-même les valeurs humaines, paraît être un dénigrement total de leur nature, car ils sont Hommes avant tout. Et même s'ils ont plongé un temps dans la bestialité, ils resteront Hommes.
Je ne prêche pas le retour de la peine de mort, comme ces mots laisseraient envisager, mais le retour au respect et à l'humanisme. Rendons à ces Hommes captifs une certaine dignité humaine, pour qu'ils puissent avoir envie de revenir parmis les Hommes "libres".
Non parmis ceux qui ne sont pas entourés de barreaux métalliques, mais parmis ceux qui vivent en dehors des prisons, car il existe un grand nombre de prisons, et pas seulement matérielles.
Et rendre une dignité humaine aux condamnés à perpétuité, serait pour nous, qui vivons hors de ces prisons, une occasion de regagner à notre tour cette même dignité. Parce qu'aujourd'hui, les prisonniers ont de toute évidence un regard accusateur envers notre société, qui se dit "civilisée", et qui pourtant laisse crever ces fautifs comme de vulgaires rats en cage.
Malgré tout, Mr Mouesca, un condamné, tente de garder un pied de notre côté, déclarant, comme s'il était des notres (Cette phrase n'a en aucun cas pour fin de ridiculiser Mr Mouesca, mais de le juger selon les valeurs que son jugement veut bien lui laissé. Sa peine à perpétuité le rend indéniablement prisonnier à vie, et par la même, prisonnier d'un quelconque retour dans l'autre monde.):
"Il faut que la France révise l'échelle des peines car nous sommes aujourd'hui l'un des pays les plus répressifs au monde. La perpétuité doit être abolie. Elle ne sert à rien. Elle n'est pas digne de notre niveau de civilisation."
Au regard de cette affaire, nous ne sommes pas un peuple civilisé.
Maxime Plaisantin
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