D-DayNews

03 mars 2006

Isabelle Denoire


Avant d'écrire mon article, je pousserai un coup de gueule. Ce n'est pas mon rôle, j'en suis conscient, mais certains titres de quotidiens parus ce lundi 6 février me révoltent.
"La greffée du visage pense à l'avenir" titre le permanent du Nouvel Obs.
"La greffée à visage découvert" titre quant à lui le figaro.
"Première apparition publique de la femme greffée du visage" titre enfin le Monde.

Certes ces journaux ont besoin d'un titre "accrocheur", "frappe l'œil", mais ne doivent ils pas respecter Isabelle Denoire avant toute chose? Et moi qui croyait que les journalistes possédaient une si noble qualité: l'humilité. Cette humilité qui qualifie un homme juste, cache un aspect: le respect d'autrui.Et bien non. Pas tous. Hors, les titres précédemment cités font davantage référence à une trouvaille scientifique sur une bête, qu'à une femme, qui aujourd'hui, revit.
Aussi puis-je rendre un hommage singulier au quotidien Libération, qui a su respecter Isabelle Denoire. Car bien au contraire des autres titres, celui de Libération rend à une femme toute sa dignité en mettant en avant une phrase symbolique: "J'ai un visage, comme tout le monde."


Isabelle Denoire est la première femme dans le monde a avoir subi une greffe partielle du visage. Deux mois après l'opération, elle s'est présentée devant les caméras pour la première fois. Il y a six mois, elle fut mordue par son chien. Aujourd'hui, "je peux ouvrir ma bouche, et manger. Depuis peu, je sens mes lèvres, mon nez, et ma bouche" a-t-elle déclaré, remerciant la famille de la donneuse ainsi que les services du CHU d'Amiens.
Finalement, ce qu'il faut retenir de cette réussite est une phrase qui en dit long sur ce qu'Isabelle Denoire a vécu:
"le plus pénible était d'attendre sans connaître le jour de l'opération car tous les jours, quand je sortais avec mes filles, je devais affronter le regard des gens et leurs reflexions; je comprends a présent toutes les personnes qui ont un handicap quel qu'il soit.
Depuis le jour de l'opération, j'ai un visage, comme tout le monde"


Maxime Plaisantin