D-DayNews

10 mars 2006

Les étudiants ne lacheront rien


Aujourd'hui, les étudiants ont envahi la sorbonne. Ils sont actuellement près de 600 à siéger dans ce lieu aux fortes connotations. L'université, alors occupée en mai 1968, était le symbole d'une contestation massive des jeunes contre le gouvernement. Maintenant, les étudiants s'opposent au CPE.
Nicolas Boudot, directeur adjoint du cabinet du recteur de Paris a indiqué que les personnes ayant envahit la sorbonne sont des "étudiants radicaux, agitateurs, intermittents du spectacle et sans-papiers". Ainsi, on ne peut nier l'ampleur qu'a pris cette manifestation lors des derniers jours.

Selon le ministère de l'éducation nationale 8 universités étaient totalement bloquées vendredi soir et 26 autres "perturbées à des degrés divers", sur un total de 84 en France. Les huit universités entièrement bloquées sont "Clermont-Ferrand II, Grenoble-II et III, Lille-III, Montpellier-III, La Rochelle, Rennes-II et Paris-X". D'après un décompte de l'AFP, 40 universités étaient, vendredi soir, le théâtre de divers mouvements d'opposition au contrat première embauche (CPE), tandis que le syndicat étudiant UNEF en dénombrait 45.

Mais la tournure de la manifestation devient pour le moins inquiétante. En effet, jeudi soir, de très nombreux gendarmes, casqués et armés de matraques, ont été déployés devant le bâtiment occupé pour contenir quelque 200 manifestants anti-CPE. Des échauffourées avaient eu lieu et des étudiants ont fait état de matraquages et d'interpellations. Celles-ci ont été démenties, vendredi matin, de source policière.

Mr Delanoë "s'inquiète fortement" de cette bataille. Il regrette "du recours à des charges de gendarmes mobiles contre des étudiants, hier dans le quartier de la Sorbonne". Par ailleurs, le maire de Paris estime que le mouvement, "qui conteste pacifiquement" la mise en place du contrat première embauche (CPE), "s'inscrit dans la tradition républicaine de liberté d'expression et de manifestation".


Mais avant toute chose, avant toute prise de point de vu, il faut connaître la divergence d'opinion qui règne, incontestablement, partout en france. Pourquoi ne pas écouter les chefs d'entreprises, notamment des PME, qui sont loin d'être tous des profiteurs et des hommes qui en détruisent d'autres pour un gain de productivité?
Pourquoi ne pas écouter le gouvernement qui a maintes fois expliqué les enjeux du CPE? Sûrement pas assez clairement, j'en conviens, puisque beaucoup de jeunes protestent encore l'efficacité du projet.

Ecoutez objectivement ce qui vous concerne, renseignez-vous entièrement sur le CPE. Et quand vous aurez lu l'entité du projet, alors là seulement vous pourrez prendre logiquement et correctement position.
Imaginez seulement que l'on ôte des manifestations tous ceux qui ne connaissent pas d'eux-même le CPE, alors le million de français manifestant s'écroulerai certainement à quelques dizaines de milliers.



Maxime Plaisantin

CPE: les questions courantes ont des réponses que l'on ne connait pas toujours


Le Contrat Première Embauche (CPE) : toutes les réponses à vos questions



1. Le CPE implique une baisse des salaires moyens pour les jeunes comme le faisait le CIP en 1994?

FAUX:
Le CPE comporte une garantie de rémunération et en aucun cas, les rémunérations ne pourront être inférieures au régime commun des salariés. Le CPE n’est en aucun cas un nouveau CIP, ces deux contrats étant totalement différents l’un de l’autre. Ainsi, le CPE ne comporte aucune forme de salaire plafond.



2. Avec le Contrat Première Embauche, on n’est payé qu’au SMIC.

FAUX:
Le salaire versé avec le Contrat Première Embauche ne comporte aucun plafond. Comme dans tout contrat de travail, il est fixé par négociation entre le salarié et l’employeur. Il faut également savoir que l’employeur est tenu de respecter, en fonction du niveau de poste occupé par le jeune, au minimum le salaire prévu par la convention collective dont l’entreprise dépend.



3. Le Contrat Première Embauche n’apporte aucun avantage au salarié par rapport à un contrat classique.

FAUX:
Le droit individuel à la formation sera ouvert dès la fin du 1er mois (dans les contrats à durée indéterminée, le droit individuel à la formation ne s’ouvre qu’au bout d’un an, il n’existe pas pour les CDD).



4. Le Contrat Première Embauche est un Contrat à durée indéterminée.

VRAI:
Tout comme le Contrat Nouvelle Embauche, le Contrat Première Embauche est un CDI.



5. Entre 18 et 25 ans, on n’a droit qu’au Contrat Première Embauche.

FAUX:
Le Contrat Première Embauche n’a aucun caractère obligatoire ou automatique. Ainsi, parallèlement au CPE, le CDI classique et le CDD existeront toujours. Le Contrat Première Embauche est une opportunité supplémentaire offerte aux jeunes et aux employeurs.



6. Le Contrat Première Embauche ne tient pas compte d’éventuels antécédents du salarié signataire dans l’entreprise.

FAUX:
Le Contrat Première Embauche comporte une période de consolidation de l’emploi de 2 ans maximum. Or, les stages, les CDD, les missions d’intérim et les contrats en alternance effectués dans l’entreprise seront décomptés de cette période de consolidation. Ainsi, un jeune qui aurait déjà fait 6 mois stage et 6 mois de CDD dans l’entreprise n’aurait plus que 12 mois de période de consolidation.



7. Les femmes enceintes se retrouvent directement menacées par le Contrat Première Embauche car il pourrait permettre à leur employeur de les licencier sans motifs durant la période d’essai.

FAUX:
On ne peut pas licencier une femme enceinte pendant la période de consolidation, au même titre que dans le cas d’un CDI classique. La période de consolidation ne permet pas de jouer avec les règles de base et de mettre fin au contrat en utilisant quelque type de discrimination que ce soit.



8. Le Contrat Première Embauche, c’est avant tout davantage de précarité dans le domaine de l’emploi.

FAUX:
Le Contrat Première Embauche prévoit des garanties spécifiques telle la protection renforcée en cas de licenciement. En effet, en cas de rupture du CPE après 4 mois, une allocation forfaitaire spécifique de 490 euros par mois, financée par l’État, sera versée pendant 2 mois au jeune lorsque celui-ci ne peut pas prétendre à l’assurance chômage.



9. La notion d’ancienneté est prise en compte par le Contrat Première Embauche en cas de rupture du contrat.

VRAI:
Si le Contrat Première Embauche adapte la procédure de licenciement pendant les 2 premières années, le préavis est obligatoire et augmente avec l’ancienneté, et ce, dès la fin du premier mois.



10. Avec le Contrat Première Embauche, on n’a pas accès aux crédits bancaires?

FAUX:
La Fédération française des banques s’engage à traiter le Contrat Première Embauche - et le Contrat Nouvelle Embauche - comme le CDI pour accorder un prêt à la consommation ou au logement.



11. Avec le Contrat Première Embauche, l’accès au logement est facilité?

VRAI:
Afin de faciliter l’accès au logement, les possibilités offertes par Locapass seront systématiquement proposées aux titulaires de Contrat Première Embauche lors de la signature du contrat. Ce dispositif donne droit à une avance de caution remboursable sans intérêt sur 3 ans et à une prise en charge par Locapass des loyers impayés pour une durée maximale de 18 mois.



12. Les Français sont plutôt confiants vis-à-vis de l’efficacité du Contrat Première Embauche?

VRAI:
Selon une enquête CSA / L’Humanité menée les 17 et 18 janvier 2006, 75 % des Français estiment que le Contrat Première Embauche permettra aux jeunes en difficulté d’avoir une première expérience professionnelle. De plus, 52 % (contre 43) pensent que le Contrat Première Embauche va permettre de réduire le chômage des jeunes en France. C’est un pourcentage extrêmement conséquent quand on connaît le scepticisme et le pessimisme traditionnels des Français vis-à-vis des mesures relatives à l’emploi.


Document tiré du site du premier ministre: http://www.premier-ministre.gouv.fr