D-DayNews

12 mars 2006

Mr. de Villepin s'explique, et les jeunes ne comprennent toujours pas


Le président de l'UNEF, Bruno Julliard, a déclaré dimanche avoir "un sentiment de déception mêlé à de la colère" après l'intervention du premier ministre Dominique de Villepin sur TF1 consacrée au CPE. "Le premier ministre n'a pas entendu la jeunesse et a fait un long discours avec les arguments mensongers que nous entendons depuis le début", a affirmé le responsable étudiant.

Des arguments mensongers écrits noir sur blanc dans les textes votés sont-ils réellement mensongers? D'ailleurs, Mr. de Villepin n'a pas donné d'argument, car il ne défendait pas le CPE. C'est que "la loi qui a été votée s'appliquera". Il s'est contenté d'expliquer le CPE, ainsi que d'énoncer les garanties principales et les projets en cours. Ces derniers font suite aux protestations des jeunes. Cette intervention sur TF1 permettait, comme il l'a précisé, de "sortir de la confusion, des malentendus, des amalgames", mais pas plus.
Oui, on écoute les jeunes, pour améliorer ce contrat qui n'a d'autre ambition que de réduire le taux élevé du chômage des jeunes. Il a déclaré: "cette loi sera mise en oeuvre mais je souhaite compléter les garanties qui sont apportées par des nouvelles garanties qui doivent être négociées avec les partenaires sociaux".
Le premier ministre a aussi déclaré d'une interrogation qui ne laisse aucun choix de réponse: "Est-ce que je peux comme chef du gouvernement ne pas prendre en compte cette situation de précarité des jeunes qui n'a fait que s'accroître depuis 20 ans? Est-ce que nous pouvons rester sans rien faire et quelles sont les propositions alternatives qui sont sur la table?"


Ce dimanche 12 mars, sur TF1, le premier ministre Mr. de villepin n'a pas défendu le CPE, il a éclairci les points litigieux, et a rendu son discours accessible à tous, à tous ceux qui voulaient l'entendre. En effet, l'un de ses maître mot lors de son explication était: "pragmatique".
Le premier ministre a clairement dit qu'il ne retirerait pas le CPE avant qu'il soit testé. Il a clairement repris les points importants -car mals compris- du CPE, les illustrant clairement d'exemples. Bref, le premier ministre n'était pas là pour défendre son "bout de gras", mais pour expliquer, simplement et entièrement l'enjeu et les finalités du CPE, ainsi que les différents articles le constituant.
Le CPE n'est pas un contrat unique pour les moins de 26 ans. En effet, les CDD restent valables, et les entreprises choisiront le type de contrat qui conviennent à leur situation. Le CPE est un contrat d'essai, initialement prévu pour une durée de deux ans, mais pouvant être modifié en CDD quand l'employeur est certain des capacités de son employé. Le CPE est un contrat, comme tout contrat, qui est nécessairement soumis (car nous sommes en France, pays démocratique) au code du travail.

Par ailleurs, il a tenu à préciser quelles étaient les garanties qui seraient prochainement crées. Il a d'abord avancé que "les bénéficiaires du CPE pourront avoir la possibilité d'être accompagnés par un référent pendant ces deux ans, une période pendant laquelle l'employeur peut mettre fin au contrat sans devoir à se justifier."
Il a en outre suggéré un "complément de rémunération" s'ajoutant à l'allocation chômage, "pour une période par exemple de trois mois" pour permettre aux jeunes "d'avoir une formation complémentaire".
M. Villepin a finalement proposé une "évaluation régulière" du CPE. "Trouvons des rendez-vous tous les six mois, évaluons ce contrat avec les partenaires sociaux".
Il a aussi fait part d'une garantie en cas de licenciement, annoncant le versement d'un "complément de rémunération qui s'ajouterait à l'allocation chômage pour une période, par exemple de trois mois, et qui permettrait au jeune d'avoir une formation complémentaire (...) de façon à retrouver rapidement un emploi".

Le premier ministre a également souligné l'honnêteté des chefs d'entreprise, et la rareté des profiteurs. Car former un employé coûte cher, demande du temps. Aucune raison donc de se séparer d'un employé qui travaille bien.
L'hôte de Matignon a aussi préciser que ce contrat est destiné aux jeunes en difficulté, particulièrement aux jeunes des banlieues qui, même si l'on n'en parle plus, ont toujours les mêmes problèmes. C'est dans ce cadre que Dominique de Villepin a implicitement dénoncé la fougue des jeunes manifestants -qui d'ailleurs ne manifestent que dans les grandes villes-, qui ne connaissent certainement pas l'opinion de ces "banlieusards" en difficulté.

Le premier ministre a aussi insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'un "enjeu personnel", mais de "l'intérêt national", réaffirmant lui-même son "attachement profond" au modèle social français: "Personne ne peut dire qu'au Premier ministre social a succédé un Premier ministre ultralibéral".


"Comment peut-on envisager que la France garde sa place, son modèle social, si nous ne sommes pas capables de prévoir les adaptations nécessaires?" Mr de Villepin.




Maxime Plaisantin

En finir le plus vite possible avec Saddam Hussein


Le procureur du Haut tribunal irakien ne veut plus attendre, et exécuter rapidement Saddam Hussein et ses coaccusés. S'ils étaient condamnés à mort dans l'affaire de Doujaïl (massacre de 148 villageois chiites à Doujaïl), ils seraient exécutés avant même le dénouement des autres procès dans lesquels ils sont impliqués.

"Si le Haut tribunal pénal prononce la peine capitale contre des accusés dans l'affaire de Doujaïl, la loi est claire, il faut exécuter la sentence dans les 30 jours suivant la ratification par la cour d'appel du tribunal", a déclaré M. Jaafar al-Moussaoui, le procureur du Haut tribunal irakien. Mais les autres procès ne seront pas mis de côté. En effet, "le tribunal jugera les prévenus encore vivants, car ceux qui ont été exécutés ne peuvent plus être poursuivis", a-t-il finalement ajouté.

Les autres affaires concernant l'ex-dictateur Saddam Hussein sont notamment le gazage des Kurdes à Halabja et la répression contre l'insurrection chiite en 1991.



Maxime Plaisantin