D-DayNews

23 mars 2006

L'Afghan chrétien encoure la peine de mort


Un Afghan, Abdul Rahman, s'est converti au christianisme il y a environ quinze ans. Mais deux semaines environ avant cec jour, son père l'a dénoncé à la police locale. Dès à présent, il encoure la peine de mort. Cette situation a suscité de vives réactions aux Etats-Unis, où des groupes conservateurs chrétiens se sont indignés de cette affaire, qui met en cause les progrès de la démocratie avancés par l'administration Bush pour justifier sa "guerre contre le terrorisme", en Afghanistan mais aussi en Irak.

Le président Bush s'est exprimé à ce sujet. Il se dit "profondément troublé [d'apprendre] qu'une personne qui s'est convertie et a abandonné l'islam pourrait avoir à en rendre compte". Ensuite, Condoleezza Rice a pris la parole à son tour, pour là encore discuter ce procès, et afficher son mécontentement. La secrétaire d'Etat a téléphoné, jeudi 23 mars, au président afghan, Hamid Karzaï, pour lui rappeler combien "il est important que ces questions sur la liberté de culte et la liberté d'expression, qui sont partie intégrante de la Constitution afghane, soient réaffirmées".
Mais les Etats-Unis ne sont pas les seuls à avoir protester. En effet, on retrouve dans le même combat des pays tels que l'Allemagne, l'Italie, la France, l'Australie, le Canada, ainsi que les Nations Unies.

Abdul Rahman serait le premier converti à être jugé pour avoir abandonné sa religion à l'égard d'une autre, depuis la prise de pouvoir des talibans en 2001. La charia interdit à tout musulman de se convertir à une autre religion, sous peine d'être exécuté.

A cette heure, les Etats-Unis pèsent sur le gouvernement Afghan. Scott McClellan, le porte-parole de la Maison Blanche a déclaré: "Nous suivons cette affaire de très près, nous l'avons dit au gouvernement afghan. De plus, nous avons été en contact constant avec le gouvernement afghan pour exprimer notre mécontentement".

Cette affaire ayant pris une tournure inattendue, les autorités afghanes ont réaffirmé jeudi leur volonté de compromis. "Nous tentons de traiter cette affaire rapidement et de trouver une bonne solution", a déclaré le juge chargé de l'affaire, Ansarullah Mawlavizada, en soulignant que "l'islam est une religion de pitié, de tolérance et de pardon". Mercredi, le juge avait déclaré qu'Abdul Rahman avait peut-être un "problème psychologique" qui, "s'il est prouvé", pourrait lui éviter d'être jugé.

D'un autre côté, M. Karzaï aaurait assuré jeudi par téléphone à la chancelière allemande, Angela Merkel, que le cas d'Abdul Rahman "pourrait être réglé rapidement" et "en accord avec les obligations internationales" de l'Afghanistan, qui incluent en théorie le respect de la liberté de culte.



Maxime Plaisantin